Le point final

Publié le par Gabriel

En partant en voyage, je voulais faire le vide. Il me falait trouver la raison pour laquelle je ne me sentais si mal. La raison pour laquelle j'avais petit à petit perdu tous mes repères.

 

Depuis mars 2010, j'ai appris beaucoup. J'ai eu la chance de rencontrer et de me marier avec Aya, une femme formidable qui m'a toujours soutenu et avec qui j'ai réappris la vie, la vrai vie.

 

Pour vivre sa vie il est nécessaire de savoir s'écouter au plus profond de soit même. C'est la condition première. Mais pour s'écouter, encore faut-il pouvoir s'entendre.

 

Dans toutes les étapes de mon changement, j'ai essayé de faire au mieux pour sortir la tête de l'eau. Ma transition ne s'est pas fait sans dommage et j'ai du faire avec les moyens que j'avais. Il m'a fallu du temps pour cerner le problème dans son ensemble.

 

Cette histoire est la mienne. C'est l'histoire d'un homme qui petit à petit pers le chemin de l'affirmation de soi en refusant la réalité telle qu'elle est, en refusant de laisser s'exprimer ses émotions, en allant jusqu'à remettre en cause ses propres ressentis.

 

Depuis tout petit, j'ai vécu avec la peur d'être seul. J'ai toujours fait avec cette angoisse qui m'a dicté bien des comportements. Et j'ai vécu la mise en place d'un terrible cercle vicieux.

Car avoir peur d'être seul revient à faire passer les autres en priorité. Tout les arguments étaient bons pour m'oublier et adopter les opinions des gens de mon entourage. Ce n'est pas irrationnel de faire passer les autres avant soit même. C'est au contraire très logique, et la logique appliqué à l'affectif est l'ennemi du bien être. Faire passer les autres avant soit même, ce n'est pas de la générosité et ce n'est pas désinteressé. L'explication se trouve forcement dans un trouble, une croyance néfaste ou une angoisse débordante.

 

Mais comment vivre en s'oubliant totalement afin de se rendre le plus compatible possible avec son environnement et sans que le ressenti puisse refaire surface ? Tout l'art de me gâcher la vie s'est concentré en ma capacité à renier les évidences, à me persuader que la réalité était tout autre, qu'il y avait une raison valable à mon asservissement même si je ne la connaissait pas. J'ai cru pendant très longuement que la réponse ne pouvait pas venir de mon ressenti, que l'existance se devait d'être plus complexe et que mes choix devaient être dictés par une réflexion rationnelle et logique.

 

La vie est dès lors un enfer. Petit à petit une barrière épaisse est venue s'interposer entre mon ressenti personnel et mes prises de décision. Et comme l'affectif ne peut pas être régi par la logique, je suis totalement passé à coté d'une partie de ma vie.

 

 

La première étape de ma guérison a été d'accepter le fait que mon rapport au monde était totalement faux. Le monde et l'environnement ne se calculent pas. Ils se ressentent mais c'est une évidence qui m'a longtemps échappé.

 

Le seconde constatation que j'ai faite à été de prendre conscience que la majeur partie de mes relations avec les autres tenaient plus de l'immaginaire que du réel.

Je sors de ce cauchemar et je porte un regard sévère sur mes relations passées. En particulier sur mes ex fausses relations qui n'ont eu aucun sens et dans lesquelles, je le sais maintenant, je n'ai pas ressenti d'amour. Sorte d'alliance subie et contre nature qui ne m'ont rien apportées de bon et qui se sont révèlées destructices. Ce n'était qu'illusions et auto-persuasions pour des personnes qui n'en valaient pas la peine et qui ont su profiter de la situation. Que de temps perdu.

Quand aux amis que j'ai pu avoir, ils m'ont connu sous l'angle de mon renoncement et de ma personnalité malléable, modelable. Il est hors de question que je remette les pieds dans le plat. En faisant le bilan, je me suis rendu compte que je ne pouvais pas me satisfaire de relations basées sur mon renoncement personnel. J'aspire à une autre vie.

 

Depuis, j'ai découvert le sentiment amoureux et l'impression d'être réellement aux commandes de ma vie. Je me concentre sur ce que j'ai de plus cher : mon couple, la famille que nous voulons fonder avec Aya et les personnes qui ne m'ont pas fait dévier et qui comptent vraiment dans ma vie.

Je peux aujourd'hui me poser les questions qui auraient du m'animer depuis toujours : Qu'est ce que je veux faire de ma vie ? Dans quelle direction est-ce que je souhaite aller ? Quelle sont les personnes avec qui je veux vraiment construire ma vie ? Quelles sont mes valeurs ? Quels sont mes objectifs ? Quelle est ma vision de la vie? Quelles sont mes priorités ?

 

La plus grande des prison, c'est l'esprit. Y être enfermer est une torture. Ces questions sont priomordiales et ne peuvent être occultées.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article